« Au vignoble et au cellier – 1910 » est une série d’articles que nous vous présentons tout au long de l’année 2020, mois par mois. Les articles sont issus de l’Annuaire du commerce des vins de 1910 et décrivent les différents travaux nécessaires à la production de raisin et de vin au début du XXe siècle.
Juin au vignoble
En 1910 au mois de juin, les travaux au vignoble sont marqués par la suite des travaux en vert et le travail des sols, et les traitements de protection phytosanitaire.
En juin, voici ce que l’on peut lire dans l’Annuaire du commerce des vins de 1910 :
Soins culturaux – En terminant le troisième labour il faut avoir soin de ne pas endommager les vignes qui sont en fleurs. Les nouvelles plantations sont sarclées (1) afin d’arrêter la végétation des mauvaises herbes et de décrouter le sol. Dans les vignes en plein rapport, aussitôt après la floraison on pratique le deuxième ébourgeonnement, pour éviter le détournement de la sève au profit des bois inutiles. On terminera le palissage et on fera un second liage sans trop serrer le lien.
Soins défensifs – Régulièrement c’est au début de juin que l’on opère le premier traitement contre l’oïdium, le mildew [mildiou] et l’anthracnose dans les vignobles du Nord et du Centre. Au début de la seconde quinzaine on fait contre l’oïdium un second traitement au soufre, coïncidant avec la floraison. Dans les derniers jours du mois on exécute un nouveau traitement contre le mildew [mildiou] et les rots (2) dans le Midi et dans le Sud-Ouest. Il faudra également mener la lutte contre les parasites animaux, et à cet effet enlever avec soin les feuilles de la base des serments sur lesquels se tiennent les larves d’altise ; faire donner la chasse aux gribouris, aux attelabes ou cigarières, (3) etc.
De nos jours en juin
Les opérations en vert telles que l’ébourgeonnage, et le palissage de la vigne sont encore d’actualité. Les traitements contre les maladies cryptogamiques également utilisés.
L’ébourgeonnage est l’opération qui consiste à éliminer les bourgeons naissants de la vigne s’ils sont trop nombreux. Car, comme il est expliqué dans l’annuaire du commerce des vins, la plante utiliserait de l’énergie « au profit de bois inutiles ». Cette opération permettra d’aérer le pied, ce qui sera bénéfique pour limiter les maladies cryptogamiques, mais également de limiter le nombre de grappes produites par le pied et donc d’avoir une maturation optimale des grappes restantes.
(1) Sarcler signifie de retirer les herbes nuisibles avec un outil de travail des sols.
(2) Les rots sont des maladies cryptogamiques de la vigne, c’est-à-dire des maladies dues à des champignons microscopiques, comme le mildiou et l’oïdium.
(3) Altise, Gribouris (ou Ecrivain), Attelabes et Cigarières sont tous des insectes nuisibles des vignobles.